Je
suis le roi d'un monde noir
Tapis
de boue gluant
Lustre
monstre et torpeur maladive
Je
suis le sang bleu qui a trop vieillit
Veines
putrides et souffle moisi
Goutte
à goutte la peine et le mépris
Forment
une bave rance à mes lèvres
Mes
cheveux sont faits
de poussière filasse
Où
règnent les cafards
Derrière
des lunettes orgueilleuses
Aux
montures écaillées
Trônent
deux abîmes malsains
Brillants
de rage
Je
suis le roi noir sur son trône gris
Et
mon royaume de médiocrité
Ne
produit que des pains âcres
Et
des hordes de charançons
Les
chants criards heurtent les voix douces
S'enfoncent
en pieux brûlant
Dans
les oreilles coupables
Il
n'y a pas d'espoir
Il
n'y a que la honte
Comme
un vent violent sur
des collines flasques
Des
pins chétifs et miséreux
Achèvent
ces paysages tristes
Et
si l'on croise quelque cours d'eau
On
y contemple des poissons crevés
Boudés
par des canards galeux
-
rien ne vit dans les eaux troubles des lacs amorphes-
Que
chacun regarde ailleurs !
Voyageur
passe ton chemin
C'est
mon charnier c'est mon malheur
Je
te jetterai des molosses aigris
Si
tu tend la main charitable
Si
brille la pitié au coin d'une larme
Baisse
l’œil – et le bon
Je
suis un roi indigne et vaniteux
Et
tu ne me feras pas porter
Le
poids écrasants de mes faiblesses
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