J'ai retrouvé le chemin des mots
Et plongé dans la mer
J'ai joué dans l'écume douce-amer
Qui sert le cœur tendrement

Aux sons de la mélancolie
Au rythme des complaintes
J'ai souri

dimanche 12 juillet 2015

Le roi noir


Je suis le roi d'un monde noir
Tapis de boue gluant
Lustre monstre et torpeur maladive
Je suis le sang bleu qui a trop vieillit
Veines putrides et souffle moisi
Goutte à goutte la peine et le mépris
Forment une bave rance à mes lèvres
Mes cheveux sont faits de poussière filasse
Où règnent les cafards
Derrière des lunettes orgueilleuses
Aux montures écaillées
Trônent deux abîmes malsains
Brillants de rage

Je suis le roi noir sur son trône gris
Et mon royaume de médiocrité
Ne produit que des pains âcres
Et des hordes de charançons
Les chants criards heurtent les voix douces
S'enfoncent en pieux brûlant
Dans les oreilles coupables

Il n'y a pas d'espoir
Il n'y a que la honte
Comme un vent violent sur des collines flasques
Des pins chétifs et miséreux
Achèvent ces paysages tristes
Et si l'on croise quelque cours d'eau
On y contemple des poissons crevés
Boudés par des canards galeux
- rien ne vit dans les eaux troubles des lacs amorphes-

Que chacun regarde ailleurs !
Voyageur passe ton chemin
C'est mon charnier c'est mon malheur
Je te jetterai des molosses aigris
Si tu tend la main charitable
Si brille la pitié au coin d'une larme
Baisse l’œil – et le bon
Je suis un roi indigne et vaniteux
Et tu ne me feras pas porter
Le poids écrasants de mes faiblesses

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