J'ai retrouvé le chemin des mots
Et plongé dans la mer
J'ai joué dans l'écume douce-amer
Qui sert le cœur tendrement

Aux sons de la mélancolie
Au rythme des complaintes
J'ai souri

mardi 29 septembre 2015

Soldats

A quattre pattes les soldats
Marchent et grattent
De gros jouets entre les bras
Soudard soudard
Baisse les armes et repose-toi
Tout doux, tout bas
Embrasse le silence
Oh ! Rien qu'une fois

Seul, à quoi bon


Je suis seul dans ma tombe
A défier le jour naissant
Et hurler sous la lune
Pour que le matin sonne bleu

Je suis seul, gouffre sublime
Et mon coeur nage à rebours
Et mon cri n'y voit goutte
Pourtant la vie cherche mon lit

Je suis seul à quoi bon
Fier et solide comme un roc
-tremblant peut être, sur ses bases -
Vienne la mousse, rêve d'enfant

Je suis seul, je suis fou
Chercherai-je encore longtemps
Dans la brume épaisse et douce
Un bruit, un cri, corne d'amour

Les oies


Piètre cavalier sur un gros bidet
Rêvant d'étalons et de destriers
Le bouffon magnifique chante à tue-tête
Et charme les oies

Je verrai au bout du jour l'automne jongler
Et la mort en clown mener trois éléphants
Une oie sur un fil empêchera l'apocalypse
A quatre contre un

Sarabande molle et tors partagés
C'est la ronde cancanière des progrès malhabiles
Un troupeau d'oies grasses mange bravement
Son destin de foi

L'oie enfin prodigue des conseils
Sérieuses sous sa bure d'un noir caressant
Et c'est la bouteille qui pointe et trompe l'ennui
Jusqu'à trois pas

Le sommet


Des rivières pierreuses
Dévalent les montagnes
Charriant des flots de rêves
Elles nous attirent vers le sommet
Pas à pas remonter à la source
Et sur le plus haut cailloux
Méditer la plaine à nos pieds
Comme l'aigle pour une fois
Les yeux plissés
L'esprit acéré