Je
vois des clowns graves
Des
hommes tristes en uniformes
Sombres
mines et beaux costumes
Pas
même les bouffons
De
leur propre face
Ils
s'imaginent une tragédie
Ils
se vivent maîtres de leurs fils
Et
tirent sur ceux des autres
Et
tirent sur les autres
Ils
chantent des chansons amères
Des
morceaux gâtés
D'attendre
l'accord du voisin
Des
mots qui les meuvent
Et
veulent mouvoir l'autre
Des
mots qui s'émeuvent
D'être
le soupir fantôme
D'une
tragédie imaginaire
Et
non la rime vraie
La
rime joyeuse
De
nos rêves matinaux
De
nos rêves quotidiens
De
nos rêves demain
Des
clowns graves
Ignorent
la piste de danse
Et
marche au pa
Mettent
le pied dans le plat
Sans blague et sans histoire
Le
temps passe et nul n'applaudit
Des
hommes graves acquiescent en silence
Spectateurs
qui s'ignorent
Leurs
soupirs sont un requiem
Et
leur mémoire s'arrête au seuil de la nuit
S'arrête
au seuil des corbeaux
Et
des chauves souris
Mais
qui donc taille ces costumes
Ces
prisons charnelles
Trop
crues trop vraies
Ces
prisons identitaires
Leurres
sentimentaux
Qui
mettent le dedans à l'envers
Et
le dehors en travers
De
nos gorges déployées
De
nos rires souverains
Bouffons
heureux
Les
poches vides de cailloux
Les
regards plein de nous
Et
la vie en partage
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