Sur un voyage sans
nom
Il y a un homme de
poussière
Il vogue et vole
-creuse un peu-
Il use et mange
Ses semelles de
soucis
C'est un aigle sans
fin
Quoique de doutes
vêtu
Un homme enfin
Rongé de remords
Sur sa route trois
cailloux
Gris, rouge et sable
Traînent leurs
immondes guêtres
Et mangent des rêves
éphémères
Ce sont des temples
de folie
Bien au-delà des
mers
Et le merle moqueur
N'ose affronter leur
regard
Quoi ?
Se dit l'homme
Un tel monstre sous
les cieux
Paisible et
redoutable
Et le vent ne dit
mot ?
Et sil soupire
faiblement
Désabusé et joyeux
D'avoir sous les
yeux
Un trou de l'univers
Un homme sur un
voyage
Contemple la
poussière
Et creuse trois sillons
Ce sont ses doutes
qu'il enterre
Et rêve d'oublier
Comme des graines
dans ses rêve
Un mortier noir et
arbitraire
Quoi ?
Se dit-il
J'aurai voulu ne
rien naître
Et ignorer le temps
des chimères
Un homme seul
reprend la route
Sous le regard d'un
merle moqueur
Et trébuche soudain
Et s'effondre
foudroyé
C'est la poussière
qui le ronge
Et ne laisse que des os
Où l'écho traîne
encore
Chien raté et chat
perdu
Pleurent à côté
Sur un homme le
voyage
Produit l'effet
requis
Et la tempête des
sages
Rassemble les roches
Les mots et les
serpents
L'homme en gris s'en
prend aux cieux
Trouble son sommeil
Se réveillé agité
Les draps trempés
de sang
Il craint son ombre
mais il s'enfuit
Sous le regard de
l'aigle moqueur
Dans les bras d'une
pierre amène
Qui l'écrase sans
un cri
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